Maures dans L'Alsace sous la plume de Jacques Lindecker (merci à lui)

"Si les paysages de Sébastien Berlendis sont ceux du Var, le Cap Camarat, Carqueiranne, Hyères-les-Palmiers, les falaises de l’Estagnol, la plage de Léoube, les trois îles d’Or (Porquerolles, le Levant, Port Cros), la sensualité pudique et la tendre mélancolie qui se dégage des souvenirs de ses étés parleront à chacun. Les orages, le cinéma de plein air, la voile, la menthe à l’eau (...) autant d’étapes aussi banales vues de loin que mémorables sur l’instant (...) C’est là qu’adolescent on se forge une identité, même inachevée, malhabile. « Je me construis dans les souffles chauds, les idylles, l’horizon bleu, le sel marin », se remémore l’auteur, égrenant les conquêtes – ou celles que l’on aurait aimé avoir pour soi – Léna, Louise, Marie, Suzanne, Bellisa. Délicieux frisson du flirt : « Les filles aiment les garçons sensibles qui aiment la pop anglaise. » 
Évidemment, les souvenirs ont leur revers : ils mettent le doigt sur l’avancée inéluctable du temps. Les gens que nous aimons vieillissent, s’éteignent. Ainsi du grand-père du narrateur, qui s’en va (« Les parties de son corps se disloquent. Les reins, le cœur, les yeux, aucun canal n’assure les liens ») comme s’effiloche le paysage, vandalisé par de nouveaux appétits : « Je marche […] la gorge nouée, parmi les grues à l’arrêt, je contourne les bétonnières, les chevilles blanchies par les poussières de plâtre. Je croyais l’espace de la pinède protégé, déclaré zone inconstructible. […] Aujourd’hui je peine à voir le visage d’il y a vingt ans. » 

Derniers tours de piste pour Maures, là où le livre a commencé. Dans le Var à l'occasion de la Fête du Livre  de Hyères, les 13 et 14 mai. Le week end suivant (celui du 20 donc) il y aura pour finir le salon du livre de La Croix Valmer.